Définition de AHEURTER (S')

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-heur-té

DÉFINITIONS

1
Se heurter à quelque chose, s'opiniâtrer, s'obstiner. S'aheurter à un sentiment, à une opinion.
Elle ne s'était jamais aheurtée à les défendre
Mais [elle] s'aheurte où sans plus quelque appât la convie
Sans cela on ne se serait pas aheurté à J. C.
de Blaise PASCAL dans Proph. 24

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Je cuide estre mescreant, pource que je ne puis mon cuer ahurter à ce que je croie ou sacrement de l'autel
2
XVe s.
Quant [les sujets] reçoivent familiarités Des souverains, ils en sont ahurtés à faire moins devoir, obedience
de Eustache DESCHAMPS dans Comment les roys et les princes etc.
3
XVIe s.
Gardons nous sur toutes choses de ce rocher, auquel on ne peut ahurter sans malencontre
Il vault mieulx prester au coup, que, s'aheurtant à ne rien relascher, donner occasion à....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 126
Les plus aheurtez à cette si juste persuasion de l'immortalité
de Michel de MONTAIGNE dans II, 305
Il y en a de si aheurtez en leurs opinions, que....
Depuis il passa oultre le devoir et s'aheurta trop opiniastrement à vouloir empescher l'accroissement de Scipion
de Jacques AMYOT dans Fab. 51
Ceulx qui se aheurtent obstinéement à leurs opinions, et ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeurent à la fin tous seuls
de Jacques AMYOT dans Cor. 20
Le roi fut conseillé d'eluder ces demandes, au lieu de s'y ahurter
Ces puissantes familles animées et aheurtées l'une contre l'autre, sans espoir de reconciliation
dans Satyr. Mén. p. 119

ÉTYMOLOGIE

1
À (voy. à) et heurter ; picard, ahurter.